L’AOP Saint-Nectaire, soucieuse de son environnement

La richesse floristique des prairies naturelles et le maintien de leur biodiversité représentent un enjeu à la fois environnemental mais aussi un gage de la qualité sensorielle de l’AOP Saint-Nectaire.

Pour ces raisons, le cahier des charges de l’AOP prévoit une place prédominante de l’herbe dans l’alimentation des vaches et un mode d’élevage extensif pour garantir la préservation des ressources naturelles qui font son identité. Concrètement, les prairies naturelles (à flore spontanée, n’ayant jamais été ni retournées, ni ressemées), doivent représenter 90% minimum de la surface en herbe de chaque exploitation engagée dans l’AOP. En parallèle, l’AOP Saint-Nectaire prévoit une exploitation raisonnée de cette ressource herbagère. Avec moins d’une vache à l’hectare en moyenne, bien en deçà des chargements observés en plaine, les critères de production soumis par l’AOP permettent d’allier bien-être animal et respect des écosystèmes prairiaux.

Aussi, dans une démarche d’entretien du lien fort qui unit l’AOP à son territoire, le cahier des charges précise que les 30 000 vaches, produisant le lait nécessaire à la fabrication du fromage Saint-Nectaire, doivent être nées et élevées sur la zone d’appellation

Enfin il ne faut pas oublier de préciser qu’en restreignant la zone de collecte du lait, de fabrication, d’élevage des animaux, etc… Les émissions de carbone, notamment dues au transport, sont naturellement réduites.

Un fromage qui répond aux principes de l’agroécologie sur plusieurs points  :

  • La préservation de la biodiversité, grâce à : la richesse spécifique des prairies naturelles et le nombre important d’espèces floristiques que l’on y trouve (en moyenne 35 différentes, pouvant aller jusqu’à 70 au sein d’une même parcelle !),
  • La valorisation des engrais de ferme (lisier et fumier) et une utilisation restreinte des engrais chimiques,
  • La préservation des ressources en eau, grâce à l’omniprésence et au maintien des prairies naturelles reconnues pour leur capacité à filtrer les eaux de ruissellement et limiter l’érosion des sols.

Les prairies naturelles : de nombreux bénéfices environnementaux

On parle souvent de multifonctionnalité des systèmes herbagers, pour les nombreux services qu’ils rendent (économiques, environnementaux, paysagers…). Non retournées et non ressemées, les prairies naturelles de l’AOP Saint-Nectaire offrent, grâce leurs qualités intrinsèques, une multitude de ces services.

En AOP Saint-Nectaire, la place donnée à l’herbe dans le cahier des charges a une incidence directe sur les écosystèmes. La conduite des troupeaux dans le cadre de pratiques extensives, contribue en effet efficacement au maintien et à l’entretien des paysages ouverts, caractéristiques des panoramas de montagne auvergnats.

Par ailleurs, les prairies naturelles de l’AOP Saint-Nectaire jouent un rôle primordial dans le stockage et l’accumulation du carbone, dans un contexte de réchauffement climatique global. Elles fixent en effet le CO2 atmosphérique par l’intermédiaire de la photosynthèse, une bonne partie du carbone capté étant ensuite accumulée dans le sol.

Il faut noter qu’en cas de retournement des sols (labour), le carbone est à nouveau émis dans l’atmosphère, mais la couverture végétale permanente du sol, définissant les prairies naturelles permet donc de se prémunir de ce risque et ainsi de stocker durablement le carbone atmosphérique capté par la photosynthèse. 

A l’échelle mondiale, les prairies naturelles et les forêts constituent les écosystèmes les plus performants dans la captation et le stockage du carbone atmosphérique. Le stockage du carbone rendu possible par les systèmes d’élevage basés sur la valorisation des prairies naturelles comme celui de l’AOP Saint-Nectaire permet de compenser de façon non négligeable les émissions de gaz à effet de serre produites à l’échelle d’une exploitation et du territoire.

Pour résumer, à l’heure du réchauffement climatique, les prairies naturelles, défendues par le cahier des charges de l’AOP Saint-Nectaire constituent ainsi un véritable atout permettant de compenser dans le cas du pâturage particulièrement, ses émissions de gaz à effet de serre par le stockage de carbone. On parle dans ce cas de « puits de carbone ».

Concrètement, dans le cas d’une prairie pâturée, une partie du CO2 fixé par les plantes lors de la photosynthèse est restitué à l’atmosphère par la respiration des animaux après consommation des fourrages.

Une autre partie est perdue sous forme de méthane (émis lors de la rumination), mais une dernière partie retourne au sol par l’intermédiaire des déjections (directement au pâturage ou sous forme de fumier / lisier).

Et parallèlement une quantité importante de carbone est restituée au sol sous forme de matière organique du fait de la décomposition des feuilles, du turnover racinaire… 

Lactoservice : du petit lait bonifié

Une première en France en production fermière : la création d’un service de collecte et de valorisation du lactosérum au service des 207 producteurs fermiers.

Au centre des préoccupations agro environnementales de la zone AOP Saint-Nectaire se trouve également la collecte et la valorisation du petit-lait (ou lactosérum), issu de la transformation du lait en fromage.

Particulièrement riche en protéines, le lactosérum est un coproduit non utilisé pour la fabrication du fromage Saint-Nectaire. En impulsant une meilleure gestion de ce petit-lait, l’AOP Saint-Nectaire apporte un réel avantage à l’ensemble de la filière, de l’amont à l’aval.

Le lactosérum est ainsi ensuite valorisé sous forme de poudre de lait, destinée à l’alimentation humaine mais aussi animale.